Le maloya

Le  maloya est emblématique de la réunion et il est inscrit depuis le 9 octobre 2009 au patrimoine culturel immatériel de l’humanité. Ce genre musical découle des chants des esclaves malgaches et mozambicains. Le mot viendrait d’ailleurs du malgache « mala helo » signifiant « tristesse » et « amertume ». Le maloya est donc un chant, une musique marquée par les percussions mais aussi une expression corporelle, une danse. Il évoluera au cours des décennies au contact de la pluralité culturelle des esclaves. Les instruments traditionnels sont le « roulèr », un gros tambour sur lequel on s’assied pour jouer, le kayamb, une « boîte » remplie de grains et le bobre, une calebasse de résonance.

Imite a la perfection le son de la mer ou ... le train !

le kayamb

le roulèr

le bobre

Les thèmes récurrents étaient la lutte des esclaves, l’expression de leur souffrance et de leur oppression mais aussi l’amour.

Les danseuses portent aujourd’hui de longues jupes aux couleurs vives avec comme imprimé la fleur d’hibiscus.

Aujourd’hui, le maloya se danse dans les kabars, c’est-à-dire des fêtes qui ont lieu principalement dans les cirques.

Le maloya représente donc l’identité des réunionnais, leur vécu, leur lutte pour la liberté, il a accompagné les événements marquant de l’Histoire comme l’abolition de l’esclavage le 20 décembre 1848, il est l’expression d’une joie, d’un cri, d’une volonté. C’est pourquoi, le maloya a été aussi perçu comme une arme politique capable de soulever un peuple, de fédérer des opinions. Dans les années 60, les hostilités entre le PCR et la droite effraient les dirigeants. Le maloya, trop subversif au goût des politiciens, va être interdit, le pouvoir central essaye de museler les instigateurs séditieux. Rappelons que l’interdit n’a été levé qu’en 1982.

Il est impossible de faire une liste exhaustive des artistes. Je n’en sélectionnerai donc que deux.

Danyèl Waro

Davy Sicard