Télingas

Exposition de livres

Sully Govindin

C’est aujourd’hui que commence le Dipavali qui est une fête indienne connue sous le nom de « fête des Lumières ». C’est la 26ème édition sur Saint André et elle s’achèvera le 15 novembre prochain. Vont alors avoir lieu des expositions, des danses, des défilés, des ateliers, des conférences. Une méla sera installée au Colosse, entendez par là, un village indien avec des stands et des spectacles. Ce soir, je me suis rendue à la bibliothèque de Champ Borne (mon quartier) où se tenait la conférence d’un historien, Sully Govindin, sur la « dynamique identitaire des premiers engagés Télingas avant 1848 ». En 1828, a eu lieu la première expérimentation sur une immigration libre. Il s’agissait en fait d’une opération de séduction pour attirer volontairement à la Réunion des indiens qui représentaient une main d’œuvre bon marché. Les 15 premiers Télingas qui vinrent de la région éponyme ont eu droit à un régime de « faveur ». Tout d’abord, ils ont bénéficié d’un salaire de 7 roupies avec une avance de 3 mois et leurs familles restées en Inde ont pu toucher 4 roupies. Ils ont tous travaillé pour de riches propriétaires et ont donc tous été payés car beaucoup d’autres, par la suite, seront moins chanceux et ne recevront jamais le salaire de leur labeur. De plus, ils travaillaient principalement dans les champs et non comme cantonniers, ces travailleurs-là, hélas, finissaient souvent aveugles à cause des éclats de pierres qu’ils recevaient dans les yeux. De plus, ils ont bénéficié d’un contrat de 3 ans qui leur permettait donc de repartir. Leur culte a été respecté et ils ont pu ériger des pagodes (temples) ainsi que conserver le rite funéraire de la crémation. En tout, ils seront 7000 télingas à venir, souvent des parias (la caste des intouchables). Les télingas sont très proches des tamouls.

Cette soirée s’est poursuivie par un spectacle de Kuchipudi qui est une danse classique indienne originaire de l’état d’Andhra Pradesh au sud-est de l’Inde.