L’entomophagie

L’entomophagie consiste à manger des insectes. Je vais donc une nouvelle fois vous parler de cuisine. A la Réunion, un des plats les plus raffinés est à base de larves de guêpes. Elles peuvent se manger en friture ou en cari, la difficulté étant de se procurer l’ingrédient essentiel à savoir les nids de larves. Deux possibilités s’offrent à vous. La première est la plus simple mais aussi la plus onéreuse : il vous suffit d’acheter des nids au bord de la 4 voies (allez, je vous donne un tuyau : après la rivière du Mât, direction Saint Benoît) auprès d’un chasseur de guêpes qui les a attachés à une espèce de canne à pêche. Il vous en coûtera un bras mais, au moins, vous pourrez réaliser votre recette sans trop de problèmes. La deuxième est plus risquée et vous procurera plus de sensations mais vous en tirerez aussi plus de fierté : il s’agit d’aller vous même à la chasse aux nids. Pour ce faire, vous devez vous munir d’un bâton et d’un chiffon que vous brûlerez afin d’enfumer le nid. Normalement, les guêpes déguerpissent et vous pourrez récupérer le nid si toutefois elles ne vous ont pas piqué. Pour cela, restez immobile, tout geste agressif de votre part est proscrit. Si par malheur, l’essaim vous attaque et vous pique, je vous conseille très fortement de reporter votre préparation et de vous rendre aux urgences. Si elles vous laissent faire, détachez le pédoncule c’est-à-dire le « robinet » qu’elles ont fixé sur une paroi et qui retient le plateau alvéolé. Si vous souhaitez faire l’expérience, voici une recette ici. Je ne peux pas vous en dire davantage car je ne mange pas d’insectes, cependant, il paraîtrait qu’elles regorgent de bonnes protéines. Mais, sachez qu’il y a pire que cela dans d’autres pays du monde : par exemple au Mexique, le mets suprême est de manger des œufs de fourmis appelés « escamoles », les fourmis étant quand même d’une certaine grosseur.

Ver blanc

En ce moment, le ver blanc refait son apparition. C’est un hanneton qui appartient à la famille des coléoptères et qui est un fléau surtout pour les plantations de canne à sucre mais aussi pour les cultures maraîchères. A l’état larvaire, cet insecte est très vorace et se nourrit principalement de racines. Puis, il se transforme en nymphe, c’est le stade intermédiaire entre la larve et l’adulte, une métamorphose si vous préférez, et au dernier stade, il devient un adulte ailé. Il possède des élytres qui sont des ailes rigides et épaisses qui protègent une paire d’ailes postérieures permettant le vol de l’insecte. « Elytre » vient d’ailleurs du grec « elutron » qui signifie « étui ». Outre l’aspect peu avenant de l’insecte, il émet un bruit qui fait qu’il en devient plus repoussant encore. Chez moi, ma chienne est une chasseuse de vers blancs hors-pair. Elle les gobe sans problème et me facilite ainsi la vie. Aujourd’hui, les agriculteurs luttent contre le ver blanc avec du riz sporisé. C’est une méthode qui consiste à tremper le hanneton (donc l’insecte adulte) dans du riz contenant des spores d’un champignon (le « Beauveria brongniartii ») qui est mortel pour la larve du ver blanc qu’il ira contaminer. Le procédé est biologique et ne contient aucun additif chimique mais je préfère la méthode expéditive de ma chienne !!

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